Forteresse de Tallin

Empruntant le corridor serpentant au pied des monts sur lesquels s'érigeait secretement la forteresse de l'ordre d'assassins de Tallin, l'assassin dut faire face aux regards pesants que lui jettaient ses confrères lorsqu'il y eut pénétré, et qu'il déambulait dans les sombres corridors. Agacé, le spadassin affichait une terrible expression qui encouragea tous ceux se trouvant sur sa voie à ne pas l'affronter du regard, jusqu'à ce qu'il arrive au niveau de la cellule de Maeshek.

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Le distinguant, sous une forme sombre dont les vieux traits étaient peu apparents à la pâle lueur des bougies installés dans la pièce, le spadassin fit trois pas dans celle-ci, avant que la voix du mâitre ne résonne dans la geôle, emplie de fureur.
"Raphael ! Maudit sois-tu ! Qu'est-ce que ceci, Stimbelad en feu ?! Tu as perdu la raison !"
"Je ne suis de retour que depuis pe-"
"Et tu trouves déjà le moyen de commettre un tel affront !"
S'engageant à son tour dans la cellule, un homme, vêtu de la même burre blanche que Khamsin, mais le visage à découvert, frappa violemment l'assassin au visage, semblent peiner à se retenir d'user de davantage de violence.
"Immonde ! Traître au clan, à tes frères et ancêtres ! Tu as outrepassé le credo !"
"Comment oses-tu..."
"Non, TOI, comment oses-tu? Ton arrogance, oh oui, c'est elle qui t'a mené ici. Tu as enfreint le credo, tu as mis le feu à Stimbelad, ta propre cité, et tué des innocents."
"Ceux qui sont morts étaient des traîtres."
"Non ! Mon frère, mort par ta faute ! Sombre fou ! Maître, pour Malek, pour l'ordre, tuez-le !"
"Tu as tué des innocents, tu as fait d'innombrables victimes, ton avidité de sang, ton orgueil, ce sont là tes motifs. Tu bafoues ton royaume, et va jusqu'à insulter l'honneur de ton épouse."
"Je l'ai confronté à sa faute."
"Tu es le seul fautif ! Remets-tes armes du clan, immediatement !"
L'assassin, sous la menace du nouvel arrivant qui semblait faire preuve d'une grande maîtrise afin de ne pas donner lui-même la mort à Khamsin, remit son épée, la dague qui pendait à son flanc et la dizaine de lames volantes accrochées à sa ceinture. Résigné, il fixa attentivement son maître, jusqu'à ce que celui-ci ne s'approche de lui. Apposant sa main sur son épaule, il força l'assassin à sortir de la pièce, et le mena jusqu'à une seconde, s'élevant au-dessus du vide et des flancs acérés de la montagne.
"Jure fidelité, car d'assassin tu es devenu meurtrier. Tu as trahit la foi de Tallin, tu es destitué, Raphael, plus de privilège. Contemple le vide, où t'a mené ton arrogance. Rachète ta traîtrise envers le credo, et crois en lui."
Le menant à une corniche, le vieil assassin, assisté par le second qui avait fait irruption tantot, fit basculer Khamsin dans le ravin.