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 Chapelle

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Khamsin
Seigneur des Vents
Seigneur des Vents
Khamsin


Masculin Nombre de messages : 270
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Feuille du personnage
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Chapelle Empty
MessageSujet: Chapelle   Chapelle Icon_minitimeMer 5 Mar - 20:35

Chapelle Nef-gothique-


S'avançant lentement dans l'allée de la chapelle, affublé de riches vêtements, un homme contemplait avec stupeur l'horrible spectacle, à la lueur vacillante d'une lanterne qu'il brandissait haute alors que les cieux noirs n'éclairaient que trop faiblement le sein de l'édifice, quelques éclairs répandant un volatile instant leur lumière à travers les vitraux en un fracas qui les faisait vibrer, la frayeur se lisant sur chacun des vieux traits de son visage, les hommes d'armes qu'il distançait de quelques pas, tous affublés de trousses marrons, conservant la même allure que leur employeur. Contemplant les cadavres vêtus ainsi que les mercenaires le suivant au pas gisant au sol, les bancs au coeur de la chapelle ébranlés, tandis que du sang sur lequel se refletait la pâle clarté de la lanterne et lâchant ses effluves morbides gangrenant l'atmosphère qui mettaient le religieux haut-le-coeur maculait les pavés dont le blanc laiteux disparaissait sous les teintes pourpres, l'homme s'avança vers l'un des hommes, semblant distinguer du mouvement, et laissa échapper un hurlement de peur, alors que sa paume s'appliquait sur sa poitrine et que son souffle se coupait un instant, alors qu'un bras se tendait vers lui, quelques gargouillements s'élevant dans la nef de la bâtisse, depuis les marches établies devant l'autel. Se reprenant, l'homme d'église se hâta, vint aux côtés du mourant, s'accroupissant légérement et tendant la main pour se saisir de celle qui lui était présentée, son cortège le suivant, mais laissant quelque distance, ne semblant trop plein d'indiscretion envers les affaires de leur maître.
"Oh, Seigneur, qu'est-il arrivé, mon fils? Etais-tu de l'escorte de l'abbé Hudson?"
Arborant un cheich ne laissant apparaître que ses yeux, vides d'expression, que portaient également ces mercenaires réservés, vêtus de trousses laissant deviner qu'ils n'étaient de l'Hortonur, le mourant parvint à parler, bien que d'une voix faible, d'un ton à peine plus haut que des murmures.
"C'était... une embuscade. Nous accompagnions l'abbé, nous marchions, distants de quelques pas de lui, lorsque nous parvenions vers la nef. C'est là..."
Pris de stupeur, les lèvres tremblantes, le religieux ne détacha son regard de l'homme gisant à terre, son attention saisie par chacun de ses mots, chaque pause marquée par son interlocuteur plongeant le vieil homme dans un désarroi rendu totalement par son visage.
"Ils vous attendaient? C- Combien étaient-ils, mon fils?"
"Nous avançons, surpris, Kamal en tête. Il n'y en a qu'un, qu'un homme. Il est agenouillé près de l'autel, son échine, une capuche blanche, un moine, non... Il se retourne, il n'a pas de visage, les flambeaux font luir le fil d'une épée dans sa main. Kamal s'avance, défourrant sa lame, mais en deux touches, il est étendu au sol. Jehk suit le capitaine, l'abbé passe derrière nous, notre acolyte fend l'air de son épée, mais l'homme est agile... Il évite la charge, et frappe de son poing gauche le crâne de Jehk, il s'écroule, est projeté en arrière, une petite lame maculée de sang apparaît de la paume de son meurtrier, une lame secrète... Deux de mes frères s'élancent, attaquent en un assaut combiné, repoussent l'homme. Gravissant les marches de la nef, l'un deux parvient vers l'autel, passe derrière, alors que l'individu est acculé. Un, deux, trois, quatre tintements de lame, l'homme pare, mon frère qui lui fait front a son épée appliquée sur celle de l'assassin. L'homme se saisit du baselard de son adversaire, frappe au flanc gauche du frère en maintenant sa quinte, dégage son épée et le tranche profondement à l'épaule. Le second frère passe l'autel, porte haute son épée pour fendre le crâne du malandrin... Mais l'homme reverse le basilard du mort, et se portant en arrière, ne se retournant pas, le fiche dans les poumons du dernier frère, ou le pancréas, je ne sais pas. Je suis seul? J'ai mon épée dégainée, je m'avance, je suis bon épéiste. Sept frappes, je les compte, son épée tombe à terre, je la vois tomber vers les premier rang de bancs qu'a dérangé la dépouille du premier frère en s'écroulant. Un instant, un tintement, une douleur, mon torse entaillé par une dague qu'il a défourré avec célérité. Il ne veut pas me tuer, il rengaine sa dague luisante alors que je suis prostré et que mon épée repose au sol, la pointe appliquée dans une tâche de sang, nous en venons aux mains, je frappe, deux coups de poing, dans le vide, mon poignet droit est saisi, l'individu est surélevé, se dresse sur les marches devant l'autel, mes bras passent dans mon dos, Seigneur, que j'ai mal... Mes bras immobilisés, une main couvrant mon cou, des doigts posés sur mon cheich couvrant mes lèvres, je peux le voir... Je m'effondre, je ne peux plus tenir sur mes jambes qui flageolent."
"Que... Que se passe-t-il, pour l'abbé?"
"Il fuit, court, passe l'allée, est proche de la porte, de mes yeux demi-clos je vois, un fil hérissé de lames, stoppant sa course, l'enserrant à la gorge alors que de surprise et sous la force il tombe. Je vois du sang, là-bas, je me remémore ce message de l'assassin..."
"Un message? Quel message mon enfant, que te dit-il?"
"Sous sa prise, il me sussure quelques mots, il vous les destine, non il ne voulait pas me tuer..."
Interloqué, le religieux s'approche davantage du mourant, sa face blâme ne se tournant pas même vers les sbires alors qu'il les congédie d'un revers de la main, et celles-ci tremblantes, dégagées des manches qui les cachaient jusque là, se posent sur les marches, se teintant du pourpre dont elles sont empreintes.
"Qu'a-t-il dit?"
"'Quelle religion nous enseignera donc à guérir l'orgueil, et la concupiscence?' Mots troubles, vue dénaturée..."
Demeurant à l'écoute de l'homme, son oreille presque apposée sur le nez du mourant, le vieil homme en un sentiment d'impuissance porte son regard vers les arcades soutenant le toît de la chapelle, d'effroi, et le voît, un faucon piaillant alors que le religieux croise son regard. L'oiseau brise le silence, tintement d'une pièce de métal, le regard sur le mourant, son poing appuyé contre le torse du religieux, bouche ouverte béante, la frayeur, la mort du vieil homme, s'écroulant sanguinolant sur les marches de la nef, le mourant se relève, retracte la lame qui jaillit de ce gantelelt dissimulé sous des haillons, lève son cheich travestissant sa voix, laisse le religieux dans le sang de ses adversaires gesissants qu'il avait fait passer pour sien, et fuit, son faucon survolant, quittant la bâtisse avec son maître par le toît, laissant les dépouilles seules parmi le silence, que seul un vrombissement de tonnerre faisait apparaître de sa vive et éphèmere lueur alors qu'un glas résonnait dans le coeur de la cité, retenant sa respiration un instant alors que deux faucons s'en retournaient vers le Sud arable.
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