Au hasard, pâle tiédeur . [libre]

Le vent hurlait . Les feuilles protestaient pour ne pas se faire arracher des arbres . Lutte inefficace . Inutile .
Cheveux au vent, Yria ne luttait pas, elle . Depuis combien de temps n'avait-elle pas ressentie cette sensation de liberté, de légereté ? Trop se prendre la tête, est, dit-on, mauvais pour la santé . Elle en avait fait les fruits . A présent, seul le calme et la serenité régnait dans son esprit .
Reflet du soleil sur le métal . Leger éblouissement . Ses lames lui rappelaient que le jour était en train de se lever, chassant la douce nuit . La journée allait être mouvementé . Sourire sur les fines lèvres de l'assassin . Elle devait rendre une petite visite à un fantôme revenu des abysses de la mort .
Plus tard . Besoin de profiter encore un peu de ce calme, si rare ces derniers temps . Mais tout ca été finit . Elle était redevenue elle-même, après s'être terrée pendant des jours et des jours dans sa chambre, au palais . Sa chambre ? Non, celle de son époux, encore porté disparut à ce jour . Triste habitude . Peu importe, peut-être reviendrait-il, pour encore mieux s'excuser ? Pitoyable .. Se faire aimer, pour se faire abandonner par la suite dans un milieu qui n'est pas le siens .. Répetition des évenements . Ne plus se laisser berner . Aimer sans voir trop loin . Son coeur appartenait encore à ce prince du désert, mais voilà qu'il s'était à nouveau réparé . Elle resisterait, et vivrait . Seule s'il le faut .
Bruits de pas sur le sol . Quelqu'un, ou quelque chose était présent, sur le même lieu que l'assassin . Ne bougeant pas, et passant même ses mains dans son dos, la jeune femme attendit que l'être qui se tapissait à l'ombre des arbres vienne prendre la parole, ou executer ses gestes .

Hm, d'ordinaire je m'en satisferais, mais ce vent fort violent m'incommode, me force à porter le bras devant ma figure. Affichant une moue en répone aux suppliques de l'éther, je suis toutefois réconfortée que marchant à mes côtés à l'ombre de bouleaux Garth me toise affectueusement. Mais, passant lui-même outre l'inconfort procuré par ces bourrasques, il porte le regard au-delà des fourrées, et grogne.

"Mon tout beau?" hoquetè-je, fronçant les sourcils, et fixant moi-même le sentier.

Grommelant légèrement, je mets genou à terre. Posant ma main gauche sur le doux pelage de mon comparse, je me saisis de la poignée émergeant de par-dessus mes épaules et tire mon sabre hors de sa gaine. J'avance à pas lents, et sortant du dédale betulacétique prépare la lame, mais me rassagie, et adresse même un regard narquois à une femme trônant là, trop impassible.

*Les gueuses sont bien imprudentes dans ces contrées.*

Retenant un rire, je dois en faire de même pour mon compagnon, grognant toujours hargneusement.

"Garth, laisse la roturière!"

Haussant un sourcil, et se retournant legerement, Yria observa les deux êtres . Paroles . Stupides .. Observant de nouveau les nouveaux rayons du soleil, l'assassin décida de ne pas prêter attention à la femme et son clebard . Si cétait pour dire de telles sottises, alors autant ne pas essayer d'avoir une conversation correcte .
Soupir se détachant du vent . Bougeant enfin, Yria se dirigea vers sa monture, attachée à un arbre situé à quelques mètres de là . Passant sa main dans la crinière de l'animal, l'assassin admirait la couleur de ses yeux, et surtout de sa robe, qui faisait contraste avec sa crinière . Un bel étalon, noir à la crinière blonde sableuse . Sourire se fit sur les lèvres de l'assassin lorsque son regard croisa celui de sa monture . Pourquoi se séparerait-elle d'Espoir, alors qu'il la comblait dans n'importe quelle situation ? Enfin .. Jusqu'a maintenant du moins .
Verifiant que ses trousses étaient bien attachées à Espoir, Yria sentit le regard de la femme sur elle, ainsi que celui de son animal, qui ne cessait de grogner .

"Et bien .. Il est donc impossible d'avoir un peu de silence avec tel animal ?"

"Non. Ca compense avec son utilité et son intelligence." narguè-je, sourire au coin des lèvres, l'air faussement désabusé de la gueuse m'amusant d'autant que ses attentions envers la créature l'accompagnant m'intime quelque moquerie.

*Mais ces deux critères semble vous faire autant défaut à toi qu'à ton canasson, ma pouilleuse.*

Echangeant un regard avec mon complice, je ne rngaine pas mon sabre pour autant, préférant le ficher pointe en avant dans le sol friable composant ce terrain. Mes premières impressions passées, je m'interesse à la ribaude, et la détaille de ses bouclettes dorées à ses chausses, une pièce rutilante à son bassin attirant bien l'oeil.

"Un corbeau avec un poignard, bien pratique pour égorger les lapins, mon Garth!"

Cette idée me vient si soudainement que je l'exprime tout haut, plongeant mes yeux dans ceux de mon comparse, et riant ouvertement un instant reviens à l'inconnue, en usant d'une déference plus d'usage.

"Tu n'es pas paysanne, hein?"

Se retournant, et lachant un soupire, l'assassin se demandait pourquoi tomber sur tel être lui avait été reservé ? Pourquoi elle, et pourquoi maintenant ? Secouant la tête, comme lassée, Yria laissa la femme parler . Passablement .
Les rayons du soleil commençaient à se faire de plus en plus présent, et venaient chatouiller la peau bronzée de l'assassin . Fronçant alors les sourcils à la dernière remarque de l'inconnue, la souveraine se retourna, s'adossant à sa monture . Croisant les bras, Yria lui répondit avec un sourire au coin des lèvres .

"S'il n'y avait que les lapins que j'égorgeais, la vie de certaines personnes serait alors épargnée .. Mais, comme je ne suis pas paysanne, on peut dire que tous n'ont pas la même chance que les lapins qui sont alors sauvés .. N'est-ce pas ?"

Sentant que cette conversation allait être plâte, ou peut-être pas, mais n'abouttirait (ortho' ?) à rien, l'assassin s'empara du petit poignard dissimulé dans sa bottine, et se mit à jouer avec, gardant le regard fixé sur l'inconnue et son animal . De toute façon, arrivera bien l'heure où elle devra partir ..