Les jardins

Poursuivant sa course, Yria trebucha sur une pierre, s'etalant à terre de tout son long. Elle ne se releva pas, elle n'en avait plus la force... Elle resta à terre, se mettant à éclater en sanglots. Ca ne lui était jamais arrivé, non, jamais... Commencant à suffoquer, elle arriva à se trainer en marchant sur les genoux et sur les mains jusqu'a la fontaine, où elle s'effondra dessus. La jeune femme paraissait être dans un piteux état, et elle mit un peu d'eau fraiche sur son visage pour se calmer. Elle resta assise, s'adossant contre la fontaine. Ses yeux se perdirent dans le ciel, mais elle se remit à pleurer à chaudes larmes. Rien ne pouvait la consoler, car il avait raison : elle avait échoué, elle n'avait pas été une bonne souverraine, elle ne valait rien...

Une petite main s'apposa sur l'épaule de la jeune femme, très legère. Yria la repoussa, ne voulant avoir la compagnie de personne, mais la main revint tout de même se poser. Levant ses yeux rouges, Yria lanca un regard froid à l'être auquel appartenait cette main. C'etait une petite fille aux cheveux noirs, et aux yeux marrons foncés, légèrement bridés. Au regard d'Yria, la fillette posa ses deux mains sur les joues larmoyantes d'Yria, tenant ainsi le visage de la jeune femme entre ses mains. La tueuse plongea son regard meurtrit dans celui de la petite fille, mais ne fit aucun geste pour lui enlever ses mains.
"Je m'apelle Jacen... Et je sais qui tu es...
_ Je... commenca Yria, mais sa phrase se termina vite par un hoquetement, un sanglot remontant une fois de plus.
_ Il est inutil de me dire ce que tu as... fit la filette d'une voix douce, je ressent toutes tes émotions... Je suis née comme ca..."
Elle lacha le visage de la jeune femme, puis lui tendit sa petite main.
"Je vais m'occuper de ta peine, ne t'en fais pas... Donne moi ta main..."
Yria tendit une main tremblante, puis se saisit de celle de la fillette avec une faiblesse etonnante de sa part. La fillette posa son autre main sur celle d'Yria, puis approchant la main de la jeune femme vers ses lèvres, elle souffla dessus. Une vague de chaleur se rependit alors en l'interieur même d'Yria. Cette etrange magie dura plusieurs minutes, jusqu'au moment où la fillette rompit le lien.
"Je ne t'enleverais pas tout, car c'est aussi de te faute... Pour ne pas dire entierement... Tu viens ?"
La jeune femme se releva, ses pleurs ayant été stoppés. Yria se laissa alors guider par Jacen, qui la prit par la main...

La jeune femme avait longuement parcourut le palais, extremement songeuse, bien que decidée. Ses pas l'avaient guidé jusqu'aux jardins, où, par habitude ou par reflexe, Yria s'assit sur le rebord de la fontaine.
Faisant glisser ses doigts sur l'eau, son attention fut prise par quelques petales, faisant ressurgir en elle bien des souvenirs... Ce qui la fit sourire.
"Ton premier cadeau... Lorsque j'etais encore la tueuse à la rose..."
*Et notre premier baisé...* finit-elle pour elle même. Elle avait parlé precedemment à voix haute, mais ne savait guère pourquoi. La tueuse à la rose... A ce temps, tout allait bien... Yria avait decidé de redevenir celle d'avant, la tueuse dont les moindres petits details etaient importants, mais aussi la tueuse amoureuse... Soupirant, elle prit les petales dans ses mains, les observant en silence... *Toi et moi... A jamais... N'est-ce pas ?...*

Un mauvais pressentiment sortit la jeune femme de sa rêverie. *Mon imagination me jouerait-elle des tours ?....* S'emparant cependant de ses poignards qui etaient attachés à sa ceinture, Yria se releva doucement. Rapidement, elle sut ce qui n'allait pas. Il faisait jour, et Jacen n'etait pas encore arrivée... Comme si elle guettait une proie et l'espionnait, Yria se dirigea vers la chambre avec une discretion surprenante, desirant se faire voir de personne. Toujours ses poignards en mains, elle longeait les murs, marchant avec souplesse et silence. Poussant doucement la porte, elle savait ce qui l'attendait, c'est à dire rien... Constatant qu'elle avait raison, elle ferma les yeux quelques secondes. *J'arriverai trop tard cette fois-ci...* Un cris aïgue la fit reagir, et elle sut où etait la petite fille, et surtout avec qui... Allant sur le balcon avec vitesse, elle se hissa vers le toit, et lanca son poignard... Ce dernier ne manqua pas sa cible, mais bien sur, c'était trop tard. L'assassin qui tenait la fillette l'avait egorgé avant de mourir... La tueuse se rapprocha alors de la scène, puis s'agenouilla à côté de la fillette. Elle sortit une compresse de sa petite sacoche, et essuya le sang qui dégoulinait le long du cou de la fillette. Repoussant les meches de cheveux qui habitaient le visage de Jacen, elle déposa un leger baiser sur son front, et referma ses paupières. Se redressant, elle alla fouiller l'assassin, mais ne trouva aucuns signes particuliers... Revenant vers la fillette, elle la prit dans ses bras avec precautions, et eu du mal à revenir sur le balcon sans tomber...
Deux heures après, il faisait totalement jour, et personne ne sut ce que la jeune femme avait fait des corps, surtout celui de Jacen. Yria retourna s'assoir près de la fontaine, observant son reflet. *Qui etait cet assassin ? Pourquoi s'en est-il prit à Jacen ? Il faut que je mette des espions sur le cou, et il faut aussi que je parle à Sorel... Me revoilà de nouveau à la tête d'un ordre...Hmm...*

Silhouette sombre travercant les jardins, Yria tournait plutôt en rond. Une cape sans capuchon sur ses épaules, faite de tissus très leger et transparent, éffleurait le sol au fur et à mesur de ses pas. Un serpentis en moins, Lorfindil sur les pas de cette Yrisia... Qu'elle prise de tête... *Pourquoi ne m'en suis-je pas occupé moi-même ?... Bon sang...* Rajustant une de ses sandalettes, son regard fut porté vers une autre silhouette...

Invité

Lorfindil courrait de plus en plus vite. Voyons une femme dans les jardins, il accourut vers elle, c'était Yria...

" S...Serapïs!!! J'ai retrouvé sa trace!!! "

Interessée, Yria courut egalement vers Lorfindil, pour s'arreter face à lui.
"Où est-elle ? Tu l'a tué ? Raconte-moi !"
Les bijoux de la souveraine brillaient par les reflets du soleil, mais seule ses yeux etaient reellement en activité.

Invité

Lorfindil tout essouflé, eu du mal à parler.

" Elle s'enfuit en ce moment même, je n'ai plus d'arme, je n'ai pas de cheval, pas de nourriture, plus d'or, cette peste ma devalisé! "

"Quoi ?! Elle est encore plus dangereuse que je ne me l'imaginais... Sotte par ses actes, elle va finir par se faire passer pour moi.. Il ne faut pas que ca arrive, ca non... Non ! Lorfindil, achete toi une monture et des armes, et pars... Mais reviens seulement lorsqu'elle sera morte, compris ?"
Yria s'empara de sa bourse remplie d'or, et la donna à son Serpentïs.
"Ne me trahie pas, souviens-toi en..."

Invité

Lorfindil s'inclina en acceptant la bourse.

" Je m'en souvien¨Serapïs, mais elle est puissante, cela me mettra beaucoup de temps, une fois sur les lieux, je gagnerais des pièces d'or avec diverse contrat. Aurevoir "

Il partit à la vitesse de la lumière... Alla acheter un cheval, qu'il nomma valindra, acheta deux dagues et quatre poignards. Puis de la nourriture pour une semaine. Et il restait encoe beaucoup de pièce dans la bourse... Desuite après il sella Valindra et rejoignit Yrisia qui monta, puis ils partirent pour Hortonur.

Assise sur le rebord de la fontaine, se fichant completement de ses forces qui lui manquait de plus en plus, Yria avait les yeux perdus dans l'eau. Glissant doucement une main dans l'eau clair et fraiche, un frisson parcourue sa peau. Elle s'affaiblissait de plus en plus, de jour en jour... Lachant un faible soupir, la tueuse avait l'impression de quitter tout ce qui lui tenait à coeur, bien qu'elle ne le souhaitait pas... Fermant les yeux, et laissant le vent caresser son visage, Yria rouvrit les yeux brutalement, pour se pencher au dessus de l'eau, et observer son reflet.
"Mon âme s'égare .. Ne me souviendrais-je plus de qui je suis vraiment ? .."
Continuant d'observer son reflet, la tueuse posa une main sur son ventre, se tenant les côtes suite à une nouvelle perte de forces. Preferant se laisser glisser sur le sol, et s'accouder à la fontaine, Yria laissa ses deux mains dans l'eau, alors qu'une larme roulait sur sa joue, pour venir troubler l'eau en tombant dedans. *Je ne peux pas mourrir, mais mon cas s'empire de plus en plus... Serait-ce la fin ? ..*

S'avançant doucement, et venant s'agenouiller aux côtés de la souveraine du Burdinuis, Clenalya posa sa main sur l'épaule de la tueuse. La peau d'Yria était bouillante comparé à la sienne, mais la reine des elfes n'y preta pas attention. Clenalya s'était rendue en Burdinuis grace à ses capacités d'Ombre afin de donner l'antidote à cette jeune femme... Pourquoi avait-elle décidé de cela ? Ca la regardait entièrement...
"Yria.. Je dois t'avouer que cela me perturbe de te voir si désarmée..." fit-elle d'une voix douce.

Tournant la tête afin d'observer son ancienne ennemie, Yria reçue un violent choc. Comment se pouvait-il que Clenalya soit vivante, elle l'avait tué... Reportant son regard sur l'eau, la tueuse ne savait plus où elle en était, ni ce qui se passait réellement.. Tout cela la fit vaciller et glisser entierement sur le sol. Les yeux mi-clos, la souveraine observait vaguement Clenalya. Que faisait-elle ici ? ..

Devisageant Yria avec inquiétude, Clenalya vint lui soutenir la nuque, pour finalement reposer la tête de la tueuse sur ses genoux. Lui caressant songeusement les cheveux, la reine souriait tristement.
"Je suis navrée de t'avoir fait endurer tout cela Yria... Je voulais me venger de ce que tu m'avais fait, mais la rancoeur ne fait plus partie de moi à présent... Je ne peux plus érpouver cela... Pourtant, j'ai des remords envers ce que je t'ai fais..."
Rapprochant ses lèvres de l'oreille de la jeune femme, Clenalya reprit.
"Je vais te dire un secret... Je t'envie beaucoup..."

"Pourquoi ?" murmurra à son tour Yria.
De toute façon, la tueuse ne pouvait pas parler plus fort. L'affection que lui portait Clenalya était troublante, et la souveraine ce demandait quelles malices la reine elfique preparait encore. Cependant, elle venait de s'excuser, et elle allait la sauver. Pouvait-elle placer une confiance en elle ?...

Glissant sa main droite dans celle de la tueuse, Clenalya effectua une lègere pression.
"Si je te le disais, jamais tu n'auras l'envie de me revoir, et jamais nous ne nous reparlerons de nouveau.."
Vetue d'une robe rose pâle pour cette fois-ci, Clenalya avait pourtant quelque chose dans la main. Comment l'avait-elle ammené ? Mystère... C'était une petite fiole de verre, contenant un liquide rose pâle également.
"Ouvre la bouche Yria... Je tiens à te prevenir que tu vas sombrer dans un profond sommeil, mais quand tu te reveilleras, tu seras de nouveau en forme... J'ai besoin de voir ton époux Yria, il est le seul à pouvoir..."
Versant le liquide dans la bouche de la tueuse, Clenalya apposa une main sur le front de cette dernière, lui fermant doucement les paupières. Une fois la jeune humaine endormie, la reine posa son regard sur l'alliance que portait Yria.
"M'aider..."

"Et que veux-tu?. . ."
S'avançant lentement, sa lame paraissant rutilante hors de son gantelet, l'assassin aux lèvres pincées seules apparentes sous sa chappe pâle toisait l'elfe ci-présente, en son palais, aux côtés de l'épouse à laquelle le spadassin accordait des regards inquiets, maudissant en son for la créature osant paraître à proximité de sa victime, devant le roi dont la colère paraissait tant sur son visage que sur son arme, parée à vrombir sous les pas véloces de Khamsin jusqu'à la gorge de l'impudente.
"Pourquoi es-tu donc là?"
De même que lors de sa prime interrogation, l'assassin à la voix régulée par une fureur dissimulée formulait ses mots avec langueur, accordant le rythme de ses pas à ses sentences.

"Paix Sorel, paix .." fit Clenalya, en observant l'attitude que le spadassin avait envers elle.
Ne bougeant point cependant, car verifiant l'etat d'Yria, la reine apposa son regard sur cette dernière, dont l'etat semblait s'ameliorer. Relevant les yeux vers le spadassin, Clenalya soupira.
"Tu m'avais dit, il n'y a pas si longtemps, que si plusieurs maux m'assaillaient, tu serais là pour tenter de m'aider... Tu t'en souviens Sorel ?"

"Si tu veux tant m'être redevable... Je m'en souviens effectivement, tu le sais."
N'ayant jamais oublié sa précedente rencontre avec l'Ombre, l'assassin enrageait davantage, au mielleux de ses paroles passées qu'elle salit par sa forfaiture envers Yria, mais conservait ses dehors glaciaux et flegmatiques, toisant l'ancienne souveraine d'un oeil torve et fixe.
"Que désires-tu donc, feu Ombrenoire?"
L'évocation de ce nom suffit à causer un sursaut léger au spadassin, qui lentement porta sa main au pommeau de l'épée pendant à son flanc gauche.

Remarquant que Sorel ne la portait pas dans son coeur, Clenalya baissa les yeux vers Yria, soupirant.
"Je tiens d'abord à t'avouer que mettre Yria dans cet état me séduisait.. Cependant, comme tu peux le constater, je n'ai pas tenue.. Elle est encore vivante, et si jeune.. Comme toi.."
Relevant les yeux vers le spadassin, Clenalya posa deux doigts de sa main droite sur son coeur.
"Je te fais le serment de ne plus jamais la toucher, Raphael Sorel Skarm."
En effet, la reine venait de faire un serment, elfique, certe, mais un serment tout de même. Posant delicatement la tête de la souveraine sur le sol, Clenalya se releva, reportant son attention sur le spadassin.
"Ce que je désire, Sorel... Ce sont des réponses.. Dont les questions ne cessent de me hanter .."

"Je n'aurais eu cure de ton serment que si tu avais eu l'audace de plonger toi-même ton regard dans celui d'Yria, plutot que d'oser envoyer une tueuse de la sorte. M'en contentant, je mets ta vie en gage sur cette promesse, je saurai te faire ployer sous la damnation te restant, Ombre, si tu parjurais."
Sa voix gagnant en puissance, l'assassin retrouva toutefois pleinement son flegme, toisant l'elfe sans haine ces paroles échangées, ne la considérant que froidement au regard qu'elle apposait sur sa personne, et à ses doigts fins qu'elle glissait de sa poitrine à la tueuse assoupie, selon la respiration que percevait le spadassin, toutefois suspicieux.
"Je ne suis sphinx, mais pose tes questions..."

Baissant de nouveau les yeux vers le sol, Clenalya respirait calmement. Un fronçement de sourcils annonça la contrariété qui l'abritait.
"Il est des questions dont même un seigneur n'aurait de réponse, Sorel. Cependant, voici une des principales questions qui me turlupinne : Pourquoi, après tout ce que j'ai vécu, suis-je encore là, à converser avec toi ? Si tu as une réponse, alors je t'en prie, fais-en moi part.."

"Tu ne veux pas mourir..."
L'assassin lança la sentence sur l'instant, d'une voix exempte de toute intonation, son flegme paraissant, hormis dans son regard, légèrement froid, se voulant accusateur, alors qu'il demeurait posé sur l'elfe affichant frustration et gêne subconsciente.
"Mais tu n'as pas lieu de t'en réjouir, car en cela tu es une Ombre, et par là-même tu n'as pu devenir que telle."

Ouvrant de grands yeux face au spadassin, Clenalya accusa le coup, bien malgrès elle.
"C'est bien possible Sorel.. Mais pourtant.. Je n'en suis pas sur. Tu pourrais me l'expliquer, ca ?"
Croisant les bras, l'elfe observait le souverain. Que d'incertitudes..

"Que t'expliquer? Ta vie durant, tu as tenté d'arpenter une voie haute, enfin c'est ainsi que ton esprit la voyait, aussi n'est-ce que ce qui importe."
Marquant une pause, l'assassin toisa l'elfe, jaugeant la corruption dont la créature se faisait la victime volontaire. Considérant froidement l'ancienne souveraine, le spadassin reprit.
"Tu te soumets à un mal insidieux, qui t'a déjà saisi, à la seconde où ta gorge à lâché son ultime râle. Qu'attends-tu d'autre que ce fait, Ombre? Tu peux cesser d'interroger ta mémoire dès lors..."

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