A l'opposé...

Surprise, Yria observa Sorel sortir par la porte. Les paroles qu'elle avait dites n'étaient pas réellement à son intention, mais en effet, il y avait double sens. Suivant les pas de son mari, la tueuse le regarda, puis baissa les yeux.
"Excuse-moi..."

"Il n'y a rien à excuser, ce me semble..."
Demeurant de front face à une cloison, l'assassin haussa la tête, scrutant les cieux dans lesquels se déclinait une ombre planant circulairement au-dessus de lui, puis disparaissant, alors qu'il empruntait déjà l'allée menant de nouveau sur la place où se tenaient les chevaux, henissant apeurés un instant, bien s'apaisant lorsque la silhouette du spadassin parut, et se saisit du crin de sa monture, mettant pied à l'étrier et balançant un regard vide sur les plaines environnantes.
"Alors adieu, princesse."
Battant les flancs de son canasson, le gratifiant d'une ruade ne désarçonnant le cavalier, Khamsin se posta face aux étendues désertiques, qu'il ne contempla plus longuement, frappant le col de sa monture des rènes qu'il saisissait pour qu'au galop le cheval ne se lance dans les plaines sabloneuses.

"Sorel !!" s'écria la jeune femme alors que déjà, sa monture partait au galop, lui dessus.
Se retournant vivement, Yria tappa avec force dans le mur, se faisant saigner au niveau des phalanges.
"Fais chier !"
Elle s'en voulait, elle en voulait à tout le monde. Elle était partagée entre la haine et la tristesse, et tournait en rond. Elle avait envie de tuer, de voir du sang sur ses mains... Elle avait des nausées. Elle allait devenir folle, elle allait devenir malade. D'une traite elle s'assit par terre, sans aucune delicatesse, et ramenant ses pieds vers elle, apposant ses mains dessus, elle respirait, tentant de trouver un bon equilibre.